Le charme désuet des 9m²
Quand on pousse la porte de ma chambre de bonne, on est immédiatement saisi par une odeur subtile de café brûlé, de chaussettes oubliées et de rêves inachevés. Ici, tout est optimisé : le lit sert aussi de canapé, la table de chevet est une caisse en bois peinte en « j’ai pas eu le temps de finir », et la cuisine, c’est un micro-ondes posé sur une étagère qui tremble à chaque fois que le voisin du dessus fait du sport. Bref, un vrai palace.
Comme le dirait Lisa Delmoitiez, « la vraie star, c’est pas José Garcia, c’est Capucine Valmary dans Le Torrent » — et dans ma chambre de bonne, la vraie star, c’est l’araignée qui a élu domicile dans le coin du plafond. On a un pacte : elle ne descend pas, je ne monte pas sur la chaise pour l’écraser. On cohabite, comme deux colocataires forcés par le destin et le marché immobilier parisien.
La vie sociale en temps de confinement spatial
En hiver, ma chambre de bonne devient un huis clos digne d’un épisode de Dix Petits Nègres, sauf qu’ici, le meurtrier, c’est l’isolement. Lisa, elle, adore rencontrer des inconnus sur des bancs publics ou dans des hôtels, où elle déambule en string et robe de chambre pour « collectionner les belles petites rencontres »
. Moi, je collectionne les tickets de caisse du Franprix du coin et les regards apitoyés des livreurs Deliveroo quand ils voient l’état de mon « salon ».
Mais il y a des avantages : quand on vit dans 9m², on n’a pas besoin de faire du tri sélectif. Tout est déjà trié : les vêtements sales ici, les vêtements un peu moins sales là, et les vêtements « je les mettrai peut-être un jour » dans un sac sous le lit. C’est minimaliste, écologique, et ça évite de se poser des questions existentielles.
Le luxe, version chambre de bonne
Lisa Delmoitiez dit qu’elle ferait « une très bonne riche ». Moi, je fais une excellente pauvre. J’ai mon propre jeu à gratter : trouver de la monnaie entre les coussins du canapé-lit. J’ai mon bar PMU : la bouteille de vin ouverte depuis trois jours sur l’étagère. Et j’ai mon rêve : un jour, peut-être, un vrai placard.
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