Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, la France vit une crise politique sans précédent. Les élections européennes, marquées par la victoire écrasante du Rassemblement National (RN), ont révélé une fracture profonde entre les élites et le peuple, et une défiance croissante envers les institutions. Les médias, souvent accusés de polariser le débat, jouent un rôle ambigu : entre information et sensationnalisme, certains observateurs estiment qu’ils contribuent, malgré eux, à normaliser le discours du RN en lui offrant une visibilité disproportionnée.
La stratégie de Jordan Bardella, président du RN, repose sur une critique systématique du « système » et une promesse de rupture. Les sondages, largement relayés, placent désormais son parti en tête des intentions de vote, alimentant l’idée d’une victoire possible aux prochaines législatives. Pourtant, la dissolution, présentée comme un remède à l’ingouvernabilité, pourrait bien précipiter l’arrivée du RN au pouvoir, comme le craignent plusieurs analystes.
Face à cette situation, la question se pose : les médias, en amplifiant les tensions et en mettant en scène l’inévitabilité du RN, ne participent-ils pas à son ascension ? La réponse dépendra de la capacité des Français à distinguer l’information de la manipulation, et à choisir un projet de société plutôt qu’un vote de colère.
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